Les acteurs du développement rural en Isère : canton de Villard-de-Lans 19e-21e siècles / Gilles Della Vedova ; sous la direction de Jean-Luc Mayaud, Thèse électronique

Main Author: Della Vedova, Gilles, 1971-...., AuteurSecondary Author: Mayaud, Jean-Luc, Directeur de thèse, ;Cornu, Pierre, 1969-...., Président du jury de soutenance;Tissot, Laurent, 1953-...., Rapporteur de la thèse;Judet, Pierre, 1953-...., Rapporteur de la thèseCorporate Author (Secondary): Université de Lyon, 2015-...., Organisme de soutenance;École doctorale Histoire, géographie, aménagement, urbanisme, archéologie, sciences politiques, sociologie, anthropologie, Lyon, Ecole doctorale associée à la thèse;Laboratoire d'études rurales, Lyon, Equipe de recherche associée à la thèse;Université Lumière, Lyon, Autre partenaire associé à la thèseLanguage: français ; of summary, français ; of summary, anglais.Country: France.Publication : 2016Classification: 900Abstract: The Villard-de-Lans canton may be deeemed a historiographic “point aveugle”. As a mountainous area, supposedly isolated, it does seem alien to the English model of rural growth.However a diachronic study over two centuries, concentrating upon 1830 to 1930, illustrates the interplay of a variety of actors. A prosopographic method will challenge the very concept of rural growth.To begin with, rural growth is undetermined by the successive steps of the industrial revolution. Ever since the beginning of the XIX C., the “Quatre Montagnes” are involved with the main transformations ; many signs point to regular exchanges with Grenoble, the “chef-lieu” of Isère. Assuredly, the upper classes play an important role but many other families are linked with various types of activities on the plain. Sometimes, they will find the means to stay at home, sometimes they will favour collective growth, thanks for instance to the municipal council. These are major actors of rural growth.Secondly, growth here depends on the early boom of bovine-breeding (“élevage”) as well as on the timber trade.We have concentrated upon the policy of cattle-breeding for it involves the largest number of local actors as well as being the scene of a scale-game. The recognition by the State of the Villard-de-Lans breed (1864) followed by the creation of a “Concours départemental spécial” (1893-1914) enable to discover the interplay, sometimes antagonistic, of farmers and State agents. Pluriactivity remain strong despite the launching of a new industry (breeding facility (1875)) and a segmentation of its various departments.Finally, rural growth delivers itself through the expansion of tourism between 1875 and the interwar period. Here also a common construction is detailed between the active promoters of a new industry and the local societies determined to make the most of this opportunity via enhanced access, commercial development and their beautiful woodland. The category of specialization is irrelevant for many activities, apart from “élevage”, caracterize the “canton” at the start of the XXth C. : growth here is neither industrial nor mono-occupational nor dependent upon a small number of individuals. The community is decisive. There is more than a mere hierarchy between town and country - thanks to the multiplicity of occupations, a section of the population can go from preservation to growth. The rich period from 1875 to the interwar years invites to a reassessment of the contemporary evolution from 1950 to the present.; Territoire supposé « sans histoire », le canton de Villard-de-Lans (Isère), fait partie des points aveugles de l’historiographie. Situé en montagne, donc supposé enclavé, il semble en marge du développement rural tel que le modèle anglais le conçoit. L’approche longitudinale sur deux siècles, et en particulier au cours de la période vers 1830-vers 1930, montre que cet espace est un cas pertinent de construction commune entre des acteurs de nature diverse, situés à des échelles différentes et qui forment un système traversé par des complémentarités et des rivalités. Pour démontrer ceci, l’approche prosopographique questionne la notion de développement rural. Celui-ci, en premier lieu, n’est pas déterminé par les étapes de l’âge industriel. Les Quatre montagnes sont dès la première moitié du 19e siècle un espace intégré aux transformations globales et plusieurs indices révèlent des circulations régulières avec Grenoble, le chef-lieu du département. Si les notables jouent un rôle important, de nombreuses autres familles tissent des liens avec les sociétés et les activités de la plaine. De la recherche des moyens pour demeurer au village au développement qui s’exprime dans un cadre collectif, et qui prend notamment forme dans les conseils municipaux, les familles sont des acteurs décisifs du développement rural. Celui-ci s’appuie, en deuxième lieu, sur l’essor précoce de l’élevage bovin mais également sur le commerce du bois. Progressivement, les bois du délit s’effacent devant l’arbre autour duquel les acteurs se réconcilient. La politique bovine constitue un angle privilégié car elle concerne le plus grand nombre d’individus à l’échelle locale et elle est un cadre pour des jeux d’échelles. L’élaboration d’une construction commune entre les cultivateurs et les acteurs dépêchés par l’Etat, notamment à l’occasion de la reconnaissance par l’Etat de la race bovine de Villard-de-Lans (1864), puis lors de la création d’un concours spécial départemental (1893-1914) met au jour les logiques communes mais également rivales entre les uns et les autres. La notion de spécialisation s’efface devant une orientation renforcée et la pluriactivité reste vivace. Elle démontre la volonté de faire feu de tout bois. Dans le même temps, une filière se construit à travers la station d’élevage (1875) et une segmentation des activités liées à l’élevage. La recherche du développement rural s’exprime, pour finir, à travers la construction d’un système touristique entre le dernier quart du 19e siècle et l’entre-deux-guerres. Celui-ci est, à nouveau, une élaboration commune entre des acteurs qui cherchent à promouvoir cette nouvelle branche industrielle et des sociétés locales qui se servent de leurs atouts (un milieu serti de reliefs élevés mais avec une amélioration de l’accessibilité, l’essor du commerce et de belles forêts) pour investir cette opportunité. La comparaison avec l’élevage évite de parler de spécialisation car plusieurs activités font la renommée du canton de Villard-de-Lans au début du 20e siècle ; elles proposent donc une autre possibilité de développement qui ne soit ni industrielle ni fondée sur une monoactivité et qui ne s’appuie que sur quelques individus. Ainsi, la dimension communautaire reste prégnante, le rapport entre la ville et l’espace rural n’est pas seulement hiérarchisé et les combinaisons des activités permettent de passer, pour une partie des habitants, du maintien à l’essor. La période du dernier quart du 19e siècle à l’entre-deux-guerres est féconde et elle suggère une relecture des évolutions de la seconde moitié du 20e siècle jusqu’à nos jours.; Territoire supposé « sans histoire », le canton de Villard-de-Lans (Isère), fait partie des points aveugles de l’historiographie. Situé en montagne, donc supposé enclavé, il semble en marge du développement rural tel que le modèle anglais le conçoit. L’approche longitudinale sur deux siècles, et en particulier au cours de la période vers 1830-vers 1930, montre que cet espace est un cas pertinent de construction commune entre des acteurs de nature diverse, situés à des échelles différentes et qui forment un système traversé par des complémentarités et des rivalités. Pour démontrer ceci, l’approche prosopographique questionne la notion de développement rural. Celui-ci, en premier lieu, n’est pas déterminé par les étapes de l’âge industriel. Les Quatre montagnes sont dès la première moitié du 19e siècle un espace intégré aux transformations globales et plusieurs indices révèlent des circulations régulières avec Grenoble, le chef-lieu du département. Si les notables jouent un rôle important, de nombreuses autres familles tissent des liens avec les sociétés et les activités de la plaine. De la recherche des moyens pour demeurer au village au développement qui s’exprime dans un cadre collectif, et qui prend notamment forme dans les conseils municipaux, les familles sont des acteurs décisifs du développement rural. Celui-ci s’appuie, en deuxième lieu, sur l’essor précoce de l’élevage bovin mais également sur le commerce du bois. Progressivement, les bois du délit s’effacent devant l’arbre autour duquel les acteurs se réconcilient. La politique bovine constitue un angle privilégié car elle concerne le plus grand nombre d’individus à l’échelle locale et elle est un cadre pour des jeux d’échelles. L’élaboration d’une construction commune entre les cultivateurs et les acteurs dépêchés par l’Etat, notamment à l’occasion de la reconnaissance par l’Etat de la race bovine de Villard-de-Lans (1864), puis lors de la création d’un concours spécial départemental (1893-1914) met au jour les logiques communes mais également rivales entre les uns et les autres. La notion de spécialisation s’efface devant une orientation renforcée et la pluriactivité reste vivace. Elle démontre la volonté de faire feu de tout bois. Dans le même temps, une filière se construit à travers la station d’élevage (1875) et une segmentation des activités liées à l’élevage. La recherche du développement rural s’exprime, pour finir, à travers la construction d’un système touristique entre le dernier quart du 19e siècle et l’entre-deux-guerres. Celui-ci est, à nouveau, une élaboration commune entre des acteurs qui cherchent à promouvoir cette nouvelle branche industrielle et des sociétés locales qui se servent de leurs atouts (un milieu serti de reliefs élevés mais avec une amélioration de l’accessibilité, l’essor du commerce et de belles forêts) pour investir cette opportunité. La comparaison avec l’élevage évite de parler de spécialisation car plusieurs activités font la renommée du canton de Villard-de-Lans au début du 20e siècle ; elles proposent donc une autre possibilité de développement qui ne soit ni industrielle ni fondée sur une monoactivité et qui ne s’appuie que sur quelques individus. Ainsi, la dimension communautaire reste prégnante, le rapport entre la ville et l’espace rural n’est pas seulement hiérarchisé et les combinaisons des activités permettent de passer, pour une partie des habitants, du maintien à l’essor. La période du dernier quart du 19e siècle à l’entre-deux-guerres est féconde et elle suggère une relecture des évolutions de la seconde moitié du 20e siècle jusqu’à nos jours.; The Villard-de-Lans canton may be deeemed a historiographic “point aveugle”. As a mountainous area, supposedly isolated, it does seem alien to the English model of rural growth.However a diachronic study over two centuries, concentrating upon 1830 to 1930, illustrates the interplay of a variety of actors. A prosopographic method will challenge the very concept of rural growth.To begin with, rural growth is undetermined by the successive steps of the industrial revolution. Ever since the beginning of the XIX C., the “Quatre Montagnes” are involved with the main transformations ; many signs point to regular exchanges with Grenoble, the “chef-lieu” of Isère. Assuredly, the upper classes play an important role but many other families are linked with various types of activities on the plain. Sometimes, they will find the means to stay at home, sometimes they will favour collective growth, thanks for instance to the municipal council. These are major actors of rural growth.Secondly, growth here depends on the early boom of bovine-breeding (“élevage”) as well as on the timber trade.We have concentrated upon the policy of cattle-breeding for it involves the largest number of local actors as well as being the scene of a scale-game. The recognition by the State of the Villard-de-Lans breed (1864) followed by the creation of a “Concours départemental spécial” (1893-1914) enable to discover the interplay, sometimes antagonistic, of farmers and State agents. Pluriactivity remain strong despite the launching of a new industry (breeding facility (1875)) and a segmentation of its various departments.Finally, rural growth delivers itself through the expansion of tourism between 1875 and the interwar period. Here also a common construction is detailed between the active promoters of a new industry and the local societies determined to make the most of this opportunity via enhanced access, commercial development and their beautiful woodland. The category of specialization is irrelevant for many activities, apart from “élevage”, caracterize the “canton” at the start of the XXth C. : growth here is neither industrial nor mono-occupational nor dependent upon a small number of individuals. The community is decisive. There is more than a mere hierarchy between town and country - thanks to the multiplicity of occupations, a section of the population can go from preservation to growth. The rich period from 1875 to the interwar years invites to a reassessment of the contemporary evolution from 1950 to the present..Thesis: .Subject - Topical Name: Développement rural -- France -- Villard-de-Lans (Isère) Thèses et écrits académiques | Vie rurale -- France -- Villard-de-Lans (Isère) Thèses et écrits académiques Subject: Pluriactivité | Montagne | Réseaux | Notables | Prosopographie | Tourisme | Forêt | Élevage bovin | Isère | Acteurs | Acteurs | Isère | Élevage bovin | Forêt | Tourisme | Prosopographie | Notables | Réseaux | Montagne | Pluriactivité Online Resources:Accès au texte intégral | Click here to access online
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Ecole(s) Doctorale(s) : École doctorale Histoire, géographie, aménagement, urbanisme, archéologie, sciences politiques, sociologie, anthropologie (Lyon)

Partenaire(s) de recherche : Laboratoire d'études rurales (Lyon) (Equipe de recherche), Université Lumière (Lyon) (établissement opérateur d'inscription)

Autre(s) contribution(s) : Pierre Cornu (Président du jury) ; Jean-Luc Mayaud (Membre(s) du jury) ; Laurent Tissot, Pierre Judet (Rapporteur(s))

Thèse de doctorat Histoire Lyon 2016

The Villard-de-Lans canton may be deeemed a historiographic “point aveugle”. As a mountainous area, supposedly isolated, it does seem alien to the English model of rural growth.However a diachronic study over two centuries, concentrating upon 1830 to 1930, illustrates the interplay of a variety of actors. A prosopographic method will challenge the very concept of rural growth.To begin with, rural growth is undetermined by the successive steps of the industrial revolution. Ever since the beginning of the XIX C., the “Quatre Montagnes” are involved with the main transformations ; many signs point to regular exchanges with Grenoble, the “chef-lieu” of Isère. Assuredly, the upper classes play an important role but many other families are linked with various types of activities on the plain. Sometimes, they will find the means to stay at home, sometimes they will favour collective growth, thanks for instance to the municipal council. These are major actors of rural growth.Secondly, growth here depends on the early boom of bovine-breeding (“élevage”) as well as on the timber trade.We have concentrated upon the policy of cattle-breeding for it involves the largest number of local actors as well as being the scene of a scale-game. The recognition by the State of the Villard-de-Lans breed (1864) followed by the creation of a “Concours départemental spécial” (1893-1914) enable to discover the interplay, sometimes antagonistic, of farmers and State agents. Pluriactivity remain strong despite the launching of a new industry (breeding facility (1875)) and a segmentation of its various departments.Finally, rural growth delivers itself through the expansion of tourism between 1875 and the interwar period. Here also a common construction is detailed between the active promoters of a new industry and the local societies determined to make the most of this opportunity via enhanced access, commercial development and their beautiful woodland. The category of specialization is irrelevant for many activities, apart from “élevage”, caracterize the “canton” at the start of the XXth C. : growth here is neither industrial nor mono-occupational nor dependent upon a small number of individuals. The community is decisive. There is more than a mere hierarchy between town and country - thanks to the multiplicity of occupations, a section of the population can go from preservation to growth. The rich period from 1875 to the interwar years invites to a reassessment of the contemporary evolution from 1950 to the present.

Territoire supposé « sans histoire », le canton de Villard-de-Lans (Isère), fait partie des points aveugles de l’historiographie. Situé en montagne, donc supposé enclavé, il semble en marge du développement rural tel que le modèle anglais le conçoit. L’approche longitudinale sur deux siècles, et en particulier au cours de la période vers 1830-vers 1930, montre que cet espace est un cas pertinent de construction commune entre des acteurs de nature diverse, situés à des échelles différentes et qui forment un système traversé par des complémentarités et des rivalités. Pour démontrer ceci, l’approche prosopographique questionne la notion de développement rural. Celui-ci, en premier lieu, n’est pas déterminé par les étapes de l’âge industriel. Les Quatre montagnes sont dès la première moitié du 19e siècle un espace intégré aux transformations globales et plusieurs indices révèlent des circulations régulières avec Grenoble, le chef-lieu du département. Si les notables jouent un rôle important, de nombreuses autres familles tissent des liens avec les sociétés et les activités de la plaine. De la recherche des moyens pour demeurer au village au développement qui s’exprime dans un cadre collectif, et qui prend notamment forme dans les conseils municipaux, les familles sont des acteurs décisifs du développement rural. Celui-ci s’appuie, en deuxième lieu, sur l’essor précoce de l’élevage bovin mais également sur le commerce du bois. Progressivement, les bois du délit s’effacent devant l’arbre autour duquel les acteurs se réconcilient. La politique bovine constitue un angle privilégié car elle concerne le plus grand nombre d’individus à l’échelle locale et elle est un cadre pour des jeux d’échelles. L’élaboration d’une construction commune entre les cultivateurs et les acteurs dépêchés par l’Etat, notamment à l’occasion de la reconnaissance par l’Etat de la race bovine de Villard-de-Lans (1864), puis lors de la création d’un concours spécial départemental (1893-1914) met au jour les logiques communes mais également rivales entre les uns et les autres. La notion de spécialisation s’efface devant une orientation renforcée et la pluriactivité reste vivace. Elle démontre la volonté de faire feu de tout bois. Dans le même temps, une filière se construit à travers la station d’élevage (1875) et une segmentation des activités liées à l’élevage. La recherche du développement rural s’exprime, pour finir, à travers la construction d’un système touristique entre le dernier quart du 19e siècle et l’entre-deux-guerres. Celui-ci est, à nouveau, une élaboration commune entre des acteurs qui cherchent à promouvoir cette nouvelle branche industrielle et des sociétés locales qui se servent de leurs atouts (un milieu serti de reliefs élevés mais avec une amélioration de l’accessibilité, l’essor du commerce et de belles forêts) pour investir cette opportunité. La comparaison avec l’élevage évite de parler de spécialisation car plusieurs activités font la renommée du canton de Villard-de-Lans au début du 20e siècle ; elles proposent donc une autre possibilité de développement qui ne soit ni industrielle ni fondée sur une monoactivité et qui ne s’appuie que sur quelques individus. Ainsi, la dimension communautaire reste prégnante, le rapport entre la ville et l’espace rural n’est pas seulement hiérarchisé et les combinaisons des activités permettent de passer, pour une partie des habitants, du maintien à l’essor. La période du dernier quart du 19e siècle à l’entre-deux-guerres est féconde et elle suggère une relecture des évolutions de la seconde moitié du 20e siècle jusqu’à nos jours.

Territoire supposé « sans histoire », le canton de Villard-de-Lans (Isère), fait partie des points aveugles de l’historiographie. Situé en montagne, donc supposé enclavé, il semble en marge du développement rural tel que le modèle anglais le conçoit. L’approche longitudinale sur deux siècles, et en particulier au cours de la période vers 1830-vers 1930, montre que cet espace est un cas pertinent de construction commune entre des acteurs de nature diverse, situés à des échelles différentes et qui forment un système traversé par des complémentarités et des rivalités. Pour démontrer ceci, l’approche prosopographique questionne la notion de développement rural. Celui-ci, en premier lieu, n’est pas déterminé par les étapes de l’âge industriel. Les Quatre montagnes sont dès la première moitié du 19e siècle un espace intégré aux transformations globales et plusieurs indices révèlent des circulations régulières avec Grenoble, le chef-lieu du département. Si les notables jouent un rôle important, de nombreuses autres familles tissent des liens avec les sociétés et les activités de la plaine. De la recherche des moyens pour demeurer au village au développement qui s’exprime dans un cadre collectif, et qui prend notamment forme dans les conseils municipaux, les familles sont des acteurs décisifs du développement rural. Celui-ci s’appuie, en deuxième lieu, sur l’essor précoce de l’élevage bovin mais également sur le commerce du bois. Progressivement, les bois du délit s’effacent devant l’arbre autour duquel les acteurs se réconcilient. La politique bovine constitue un angle privilégié car elle concerne le plus grand nombre d’individus à l’échelle locale et elle est un cadre pour des jeux d’échelles. L’élaboration d’une construction commune entre les cultivateurs et les acteurs dépêchés par l’Etat, notamment à l’occasion de la reconnaissance par l’Etat de la race bovine de Villard-de-Lans (1864), puis lors de la création d’un concours spécial départemental (1893-1914) met au jour les logiques communes mais également rivales entre les uns et les autres. La notion de spécialisation s’efface devant une orientation renforcée et la pluriactivité reste vivace. Elle démontre la volonté de faire feu de tout bois. Dans le même temps, une filière se construit à travers la station d’élevage (1875) et une segmentation des activités liées à l’élevage. La recherche du développement rural s’exprime, pour finir, à travers la construction d’un système touristique entre le dernier quart du 19e siècle et l’entre-deux-guerres. Celui-ci est, à nouveau, une élaboration commune entre des acteurs qui cherchent à promouvoir cette nouvelle branche industrielle et des sociétés locales qui se servent de leurs atouts (un milieu serti de reliefs élevés mais avec une amélioration de l’accessibilité, l’essor du commerce et de belles forêts) pour investir cette opportunité. La comparaison avec l’élevage évite de parler de spécialisation car plusieurs activités font la renommée du canton de Villard-de-Lans au début du 20e siècle ; elles proposent donc une autre possibilité de développement qui ne soit ni industrielle ni fondée sur une monoactivité et qui ne s’appuie que sur quelques individus. Ainsi, la dimension communautaire reste prégnante, le rapport entre la ville et l’espace rural n’est pas seulement hiérarchisé et les combinaisons des activités permettent de passer, pour une partie des habitants, du maintien à l’essor. La période du dernier quart du 19e siècle à l’entre-deux-guerres est féconde et elle suggère une relecture des évolutions de la seconde moitié du 20e siècle jusqu’à nos jours.

The Villard-de-Lans canton may be deeemed a historiographic “point aveugle”. As a mountainous area, supposedly isolated, it does seem alien to the English model of rural growth.However a diachronic study over two centuries, concentrating upon 1830 to 1930, illustrates the interplay of a variety of actors. A prosopographic method will challenge the very concept of rural growth.To begin with, rural growth is undetermined by the successive steps of the industrial revolution. Ever since the beginning of the XIX C., the “Quatre Montagnes” are involved with the main transformations ; many signs point to regular exchanges with Grenoble, the “chef-lieu” of Isère. Assuredly, the upper classes play an important role but many other families are linked with various types of activities on the plain. Sometimes, they will find the means to stay at home, sometimes they will favour collective growth, thanks for instance to the municipal council. These are major actors of rural growth.Secondly, growth here depends on the early boom of bovine-breeding (“élevage”) as well as on the timber trade.We have concentrated upon the policy of cattle-breeding for it involves the largest number of local actors as well as being the scene of a scale-game. The recognition by the State of the Villard-de-Lans breed (1864) followed by the creation of a “Concours départemental spécial” (1893-1914) enable to discover the interplay, sometimes antagonistic, of farmers and State agents. Pluriactivity remain strong despite the launching of a new industry (breeding facility (1875)) and a segmentation of its various departments.Finally, rural growth delivers itself through the expansion of tourism between 1875 and the interwar period. Here also a common construction is detailed between the active promoters of a new industry and the local societies determined to make the most of this opportunity via enhanced access, commercial development and their beautiful woodland. The category of specialization is irrelevant for many activities, apart from “élevage”, caracterize the “canton” at the start of the XXth C. : growth here is neither industrial nor mono-occupational nor dependent upon a small number of individuals. The community is decisive. There is more than a mere hierarchy between town and country - thanks to the multiplicity of occupations, a section of the population can go from preservation to growth. The rich period from 1875 to the interwar years invites to a reassessment of the contemporary evolution from 1950 to the present.

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