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Reproduction de Thèse de doctorat Sociologie et anthropologie Lyon 2 2008

"L’orphelin" est au cœur de l'action de nombreux acteurs, de "rituels" internationaux et de programmes développementistes-humanitaires, en particulier pour venir en aide à ceux désignés comme "orphelins et enfants vulnérables" pour cause de sida. Cette construction d'un "orphelin global" se heurte aux réalités locales. Le décalage, entre le peu d'enfants séropositifs ou "affectés" par la maladie de leurs parents et les estimations épidémiologiques, l'illustre. La thèse ici défendue est que ce décalage entre les politiques globales et le niveau local est coproduit, quotidiennement, par des acteurs divers qui interagissent en mobilisant des constructions dynamiques et malléables de "l'orphelin". Afin d'en rendre compte, elle puise ses outils dans deux champs anthropologiques : l'anthropologie de l'enfance, constructionniste, et l'anthropologie du développement, empirique. Elle s'appuie sur un travail de terrain, mené pendant deux ans au Niger, et plus précisément à Zinder. En partant de l'étude de cas de confrontations autour du statut "d'orphelin", durant la période coloniale, pour aller jusqu'aux jeux contemporains autour de la catégorie " d'Orphelin et Enfant Vulnérable", sont décrits les statuts quotidiens des enfants. Les trajectoires des "orphelins" apparaissent coproduites par de nombreux acteurs qui mobilisent des normes plurielles relatives à l'Islam, aux catégorisations bureaucratiques et développementistes ainsi qu'aux enjeux pratiques posés par la rupture de filiation, la malnutrition ou le sida. De nouveaux mécanismes de solidarité sont mis en œuvre pour permettre la recréation d'une filiation affective.

The "orphan" is at the heart of the actions of numerous actors, of international "rituals" and of developmentist-humanitarian programmes, particularly programmes seeking to assist those defined as "vulnerable children and orphans" due to AIDS. Thisconstruction of the "global orphan" tends to clash with local realities. The discrepancy between epidemiological estimates and the small number of children who are either seropositive or "affected" by the illness of their parents is illustrative of this fact. The thesis here defended is that this discrepancy between global policies and the local level is routinely coproduced by the interactions of diverse actors, mobilising dynamic and malleable constructions of the"“orphan". In order to give an account of these processes, the author takes inspiration from two anthropological fields : aconstructionist anthropology of childhood and an empirical anthropology of development. Support for the argument is derived from fieldwork conducted over a two year period in Niger, or, more precisely, in Zinder. Commencing with a case study focused on confrontations surrounding the status of the "orphan" during the colonial period, and moving forward to the contemporary play around the category of "Orphan and Vulnerable Child", the quotidian statuses of children are described. The trajectories of "orphans" appear to be coproduced by numerous actors who mobilise plural norms that make reference to Islam, to bureaucratic and to developmentist categorisations, as well to the practical issues introduced by the severing of kinship, malnutrition and AIDS. New mechanisms of solidarity are put into practice to allow for the recreation of an affective filiation.

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