La fin d'une illusion : quand la politique de l'autruche dysfonctionne et que le clivé fait retour : analyse à partir d'une clinique libanaise 2000-2006 / Dany Dahdouh-Khouri ; sous la direction de René Roussillon, Thèse électronique

Main Author: Dahdouh-Khouri, Dany, AuteurSecondary Author: Roussillon, René, 1947-...., Directeur de thèse;Brun, Anne, 1956-....;Ham, Mohammed;Estellon, VincentCorporate Author (Secondary): Université Lumière, Lyon, Organisme de soutenance;École doctorale Sciences de l'éducation, psychologie, information et communication, Lyon;Centre de recherches en psychopathologie et psychologie clinique, Bron, RhôneLanguage: français ; of summary, français ; of summary, anglais.Publication : Lyon : Université Lumière Lyon 2, 2014Classification: 150Abstract: Ce travail de recherche prend sa source dans mes diverses expériences professionnelles, sur plus de dix ans, en tant que psychologue clinicienne et psychanalyste en formation, exerçant avec des enfants, des adolescents, leurs familles ainsi qu’avec des adultes. Il s’agit d’une clinique particulière puisqu’elle a été recueillie au Liban, un pays qui a une histoire difficile à cerner, ponctuée de guerres et parsemée de violences. Un pays qui est marqué par un système de résonance et d’écho entre les traumas individuels et les rapports aux traumas collectifs. Cette recherche porte plus précisément sur une population bien définie puisqu’elle est exclusivement constituée d’ex-enfants, puis ex-adolescents de la guerre de 1975 à 1991 ayant vécu dans l’ex-Beyrouth-Est, puis devenus désormais adultes. Elle est aussi caractérisée par le fait qu’une fois le travail de la cure est bien avancé, j’ai pu comprendre que j’avais durant mon enfance puis mon adolescence, partagé, des tranches de vie avec mes patients. Ces moments étaient des vécus de guerre traumatiques. En effet, mes patients adultes, les parents des petits en cure et moi-même, nous-nous sommes trouvés aux mêmes endroits, et nous avons vécu aux mêmes moments, seuls, loin des adultes, les mêmes événements de guerre. Il s’agit d’une réflexion qui englobe au final, quatre générations. Je m’interroge sur la qualité du lien qui existerait entre la question des particularités du travail d’élaboration de situations de traumatismes personnels et de traumatismes familiaux au sein de thérapies d’enfants. Mon interrogation porte également sur le type d’intéraction qu’il y aurait entre le trauma spécifique du parent ex-enfant de la guerre et celui du trauma collectif propre à un pays en guerre. Comment ceci se joue-t-il dans la cure et avec le thérapeute de l’enfant (génération 1) né après la guerre ? Je m’interroge, d’une part, sur les modalités défensives des parents (génération 2) et les particularités des traumatismes personnels internes qui survenaient en écho avec des traumatismes familiaux entremêlés et emboîtés aux traumatismes cumulatifs collectifs/sociaux. D’autre part, je me questionne à propos de la psyché parentale qui me semblait figée, envahie, prisonnière d’un « entre-deux intérieur/extérieur-non-humain, fantasme/réalité », aux liens forts et inapparents qui semblaient inexistants mais desquels ils ne pouvaient pas se libérer à l’âge adulte. Je me demande si les enfants (génération 1) nés après la guerre, ne seraient pas pour leurs parents (génération 2), réduits à un symptôme ; symptôme que ces derniers n’auraient pas eu la possibilité de porter durant leur vécu infantile. L’enfant (génération 1) ne serait-il pas le porteur du « clivé parental » ? Je me demande finalement si les parents (génération 2) pourraient avoir accrédité, lors de l’entretien qui fixe le cadre, le contrat muet ou pacte suivant : « nous savons/vous savez ce que nous avons/vous avez vécu dans notre/votre enfance : on le pose là et on n’en parle pas ». Même si ce pacte n’a pas été explicité verbalement, la transmission s’établissait d’une autre manière : au-delà du langage. C’est pour cette raison qu’en confiant leur enfant, ces parents (génération 2) parvenaient enfin et pour la première fois, à confier l’enfant en eux à une personne qui « saurait », qui « serait passée par là » et qui a « les mots pour l’exprimer ». Pour essayer de répondre à mes interrogations, je tente d’introduire et d’expliquer une modalité particulière de vivre le cadre analytique : il s’agirait d’une co-construction, avec le patient d’un cadre. Ce cadre serait comme une piste de danse propice à la mise en place d’une « chorégraphie de la cure » qui permettrait à l’analyste et son patient de « danser avec la cure ». Ceci sous-entend un mouvement de rythmicité, un rapproché, un va et viens nécessaire à l’évolution....; This research is rooted in my various professional experiences over more than a decade as a clinical psychologist and psychoanalyst in training, dealing with children, adolescents, their families as well as adults. This relates to a particular type of clinical work since the data for this study was collected in Lebanon, a country that has an elusive history, punctuated by wars and scattered violence; a country that is characterized by a resonating and echoing system between individual trauma and collective traumas. This study refers more precisely to a well-defined population, consisting exclusively of former children and adolescents of the 1975-1991 Lebanese war having lived and grown up in the former East Beirut. The study is also characterized by the fact that, once the analytic cure was well advanced, I was able to understand that I experienced, during my childhood and my adolescence, similar shared moments with my patients pertaining to traumatic experiences resulting from the war. In fact, my adult patients, the parents of the children in psychotherapy as well as myself, found ourselves as children and adolescents in the same places, experiencing the same epoche, alone, and away from adults (our parents or teachers), the same violent and destructive war events. This is a reflection that pertains to four generations. I wonder as to the quality of the links that exist between the peculiarities of the elaborative work of personal traumatic experiences and family traumas within the context of child psychotherapy. My interrogations also relate to the possible type of interaction existing between the specific trauma of the parent who is an ex-child (and ex-adolescent) of the war and the collective trauma that is specific to a country at war. I question in part the nature of the defense modalities of parents (generation 2) And the particularities of inner personal traumas that occur as an echo to family’s trauma, intertwined and interlocked with cumulative and collective social trauma. Moreover, I question why the parental psyche seems frozen, as if invaded, a prisoner “in a “no man’s land”, an undefined territory internal/external- non-human, fantasy/reality”, I also wonder about the strong, hidden links that seemed to glue up the members of a family. Those links or particular ways to live the attachment seemed, at first, apparently nonexistent but paradoxically they were extremely present in the sessions. The adults seamed unable to free themselves from this chain. I wonder if the children (generation 1) born after the war, are not, in the parental psyche (generation 2) reduced to a symptom – a symptom that the parents (generation 2) could not have had the opportunity to carry during their own childhood. Therefore, the child (generation 1) would be the bearer of "parental splitting"? I finally question the setting and wonder if the parents (generation 2) may not have accredited during our first encounter the « psychoanalytic » framework with the following dumb contract or agreement: "we know/you know what we/you have lived in our/ your childhood: we leave it aside and we do not talk about it at all. " Although the pact has not been explained verbally, transmission seemed to have been established in a « non-verbal communication. It may be for this reason that, the parents (generation 2) felt sufficiently at ease to try and place, for the first time in their lives, the suffering “child in them” in what they might have felt as being the securing, healing and soothing arms of “someone” who can be there for them; “someone” who has known what they have encountered because he is not a total stranger to their childhood experiences, “someone” who has the words and the capacity to talk about these unpleasant things; someone who may be able to express the “unspeakable experiences” with simple words .....Thesis: .Subject - Topical Name: Traumatisme psychique chez l'enfant -- Liban -- Beyrouth (Liban) Thèses et écrits académiques | Traumatisme psychique chez l'adolescent -- Liban -- Beyrouth (Liban) Thèses et écrits académiques Subject - Geographical Name: Beyrouth (Liban), 1982 (Siège) -- Aspect psychologique Thèses et écrits académiques Subject: Psychanalyse | Cadre | Transgression | Non dit | Roman familial | Clivage | Paradoxe | Terreur agonistique | Terreur sans nom | Transitionnalité | Enveloppe psychique | Mensonge | État limite | Clinique de l'extrême | Guerre | Contre transfert | Écoute | Intervention psychanalytique | Transgénérationnel Online Resources:Accès réservé aux utilisateurs Lyon 2
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Ecole(s) Doctorale(s) : École doctorale Sciences de l'éducation, psychologie, information et communication (Lyon)

Partenaire(s) de recherche : Centre de recherches en psychopathologie et psychologie clinique (Bron, Rhône) (Laboratoire)

Autre(s) contribution(s) : Anne Brun (Président du jury) ; Mohammed Ham, Vincent Estellon (Rapporteur(s))

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Thèse de doctorat Psychologie Lyon 2 2014

Ce travail de recherche prend sa source dans mes diverses expériences professionnelles, sur plus de dix ans, en tant que psychologue clinicienne et psychanalyste en formation, exerçant avec des enfants, des adolescents, leurs familles ainsi qu’avec des adultes. Il s’agit d’une clinique particulière puisqu’elle a été recueillie au Liban, un pays qui a une histoire difficile à cerner, ponctuée de guerres et parsemée de violences. Un pays qui est marqué par un système de résonance et d’écho entre les traumas individuels et les rapports aux traumas collectifs. Cette recherche porte plus précisément sur une population bien définie puisqu’elle est exclusivement constituée d’ex-enfants, puis ex-adolescents de la guerre de 1975 à 1991 ayant vécu dans l’ex-Beyrouth-Est, puis devenus désormais adultes. Elle est aussi caractérisée par le fait qu’une fois le travail de la cure est bien avancé, j’ai pu comprendre que j’avais durant mon enfance puis mon adolescence, partagé, des tranches de vie avec mes patients. Ces moments étaient des vécus de guerre traumatiques. En effet, mes patients adultes, les parents des petits en cure et moi-même, nous-nous sommes trouvés aux mêmes endroits, et nous avons vécu aux mêmes moments, seuls, loin des adultes, les mêmes événements de guerre. Il s’agit d’une réflexion qui englobe au final, quatre générations. Je m’interroge sur la qualité du lien qui existerait entre la question des particularités du travail d’élaboration de situations de traumatismes personnels et de traumatismes familiaux au sein de thérapies d’enfants. Mon interrogation porte également sur le type d’intéraction qu’il y aurait entre le trauma spécifique du parent ex-enfant de la guerre et celui du trauma collectif propre à un pays en guerre. Comment ceci se joue-t-il dans la cure et avec le thérapeute de l’enfant (génération 1) né après la guerre ? Je m’interroge, d’une part, sur les modalités défensives des parents (génération 2) et les particularités des traumatismes personnels internes qui survenaient en écho avec des traumatismes familiaux entremêlés et emboîtés aux traumatismes cumulatifs collectifs/sociaux. D’autre part, je me questionne à propos de la psyché parentale qui me semblait figée, envahie, prisonnière d’un « entre-deux intérieur/extérieur-non-humain, fantasme/réalité », aux liens forts et inapparents qui semblaient inexistants mais desquels ils ne pouvaient pas se libérer à l’âge adulte. Je me demande si les enfants (génération 1) nés après la guerre, ne seraient pas pour leurs parents (génération 2), réduits à un symptôme ; symptôme que ces derniers n’auraient pas eu la possibilité de porter durant leur vécu infantile. L’enfant (génération 1) ne serait-il pas le porteur du « clivé parental » ? Je me demande finalement si les parents (génération 2) pourraient avoir accrédité, lors de l’entretien qui fixe le cadre, le contrat muet ou pacte suivant : « nous savons/vous savez ce que nous avons/vous avez vécu dans notre/votre enfance : on le pose là et on n’en parle pas ». Même si ce pacte n’a pas été explicité verbalement, la transmission s’établissait d’une autre manière : au-delà du langage. C’est pour cette raison qu’en confiant leur enfant, ces parents (génération 2) parvenaient enfin et pour la première fois, à confier l’enfant en eux à une personne qui « saurait », qui « serait passée par là » et qui a « les mots pour l’exprimer ». Pour essayer de répondre à mes interrogations, je tente d’introduire et d’expliquer une modalité particulière de vivre le cadre analytique : il s’agirait d’une co-construction, avec le patient d’un cadre. Ce cadre serait comme une piste de danse propice à la mise en place d’une « chorégraphie de la cure » qui permettrait à l’analyste et son patient de « danser avec la cure ». Ceci sous-entend un mouvement de rythmicité, un rapproché, un va et viens nécessaire à l’évolution....

This research is rooted in my various professional experiences over more than a decade as a clinical psychologist and psychoanalyst in training, dealing with children, adolescents, their families as well as adults. This relates to a particular type of clinical work since the data for this study was collected in Lebanon, a country that has an elusive history, punctuated by wars and scattered violence; a country that is characterized by a resonating and echoing system between individual trauma and collective traumas. This study refers more precisely to a well-defined population, consisting exclusively of former children and adolescents of the 1975-1991 Lebanese war having lived and grown up in the former East Beirut. The study is also characterized by the fact that, once the analytic cure was well advanced, I was able to understand that I experienced, during my childhood and my adolescence, similar shared moments with my patients pertaining to traumatic experiences resulting from the war. In fact, my adult patients, the parents of the children in psychotherapy as well as myself, found ourselves as children and adolescents in the same places, experiencing the same epoche, alone, and away from adults (our parents or teachers), the same violent and destructive war events. This is a reflection that pertains to four generations. I wonder as to the quality of the links that exist between the peculiarities of the elaborative work of personal traumatic experiences and family traumas within the context of child psychotherapy. My interrogations also relate to the possible type of interaction existing between the specific trauma of the parent who is an ex-child (and ex-adolescent) of the war and the collective trauma that is specific to a country at war. I question in part the nature of the defense modalities of parents (generation 2) And the particularities of inner personal traumas that occur as an echo to family’s trauma, intertwined and interlocked with cumulative and collective social trauma. Moreover, I question why the parental psyche seems frozen, as if invaded, a prisoner “in a “no man’s land”, an undefined territory internal/external- non-human, fantasy/reality”, I also wonder about the strong, hidden links that seemed to glue up the members of a family. Those links or particular ways to live the attachment seemed, at first, apparently nonexistent but paradoxically they were extremely present in the sessions. The adults seamed unable to free themselves from this chain. I wonder if the children (generation 1) born after the war, are not, in the parental psyche (generation 2) reduced to a symptom – a symptom that the parents (generation 2) could not have had the opportunity to carry during their own childhood. Therefore, the child (generation 1) would be the bearer of "parental splitting"? I finally question the setting and wonder if the parents (generation 2) may not have accredited during our first encounter the « psychoanalytic » framework with the following dumb contract or agreement: "we know/you know what we/you have lived in our/ your childhood: we leave it aside and we do not talk about it at all. " Although the pact has not been explained verbally, transmission seemed to have been established in a « non-verbal communication. It may be for this reason that, the parents (generation 2) felt sufficiently at ease to try and place, for the first time in their lives, the suffering “child in them” in what they might have felt as being the securing, healing and soothing arms of “someone” who can be there for them; “someone” who has known what they have encountered because he is not a total stranger to their childhood experiences, “someone” who has the words and the capacity to talk about these unpleasant things; someone who may be able to express the “unspeakable experiences” with simple words ....

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