Les relations entre Lyon et la Chine au XIXe siècle : essai d'histoire commerciale / Eric Hamaide ; sous la dir. de Christian Henriot, Thèse électronique

Main Author: Hamaide, Eric, AuteurCoauthor: Henriot, Christian, 1955-...., Directeur de thèseLanguage: français ; of summary, français ; of title proper, français.Country: France.Publication : [S.l.] : [s.n.], 1999Abstract: Entre 1815 et 1870, les marchands de soie lyonnais reprennent des chemins de l'outre-mer que les intermèdes révolutionnaire et napoléonien les avaient contraints à délaisser. Jusqu'en 1860, coincées entre lacunes logistiques et faiblesses de la politique extérieure française d'une part, et crises économiques à répétition d'autre part ces retrouvailles oscillent constamment entre hésitation et accélération. Mais, les besoins, amplifiés par une crise de la pébrine que l'on ne parvient pas à éradiquer, sont tels que l'idée d'aller s'approvisionner directement en Chine s'impose finalement sans conteste. De la part des marchands de soie comme du Second Empire, tous les moyens sont alors mis en oeuvre pour établir des relations commerciales solides et durables. Grâce notamment au canal de Suez, à l'issue de cette période et de la crise de 1876, Lyon est belle et bien devenue le marché international des soies. Néanmoins, l'apogée est brève car l'étendue géographique, le nombre des agents et l'exceptionnelle exposition de la filière ainsi créée aux méfaits de la spéculation exposent celle-ci à de nombreux aléas. En Chine, l'étendue de la zone de collecte, le poids des superstitutions et les dangers liés au passage d'une agriculture traditionnellement polyvalente à une monoculture vouée à l'élevage du ver à soie ne permettent pas d'obtenir des approvisionnements répondant aux exigences d'une production de plus en plus mécanisée. Les crises de la fin du siècle portent un coup fatal à l'unité d'acteurs dont les intérêts divergent de plus en plus. Devant les choix qui s'imposent, sériciculteurs méridionaux et marchands de soie Lyonnais s'affrontent désormais violemment tandis que les banquiers orientent leurs placements vers des secteurs plus sûrs et plus lucratifs. Malgré quelques initiatives comme la Mission commerciale de 1895, face à la tâche à accomplir, le manque endémique de moyens et de politique ne permettent pas de profiter de l'opportunité que représente l'ouverture forcée de la Chine. L'embellie de l'immédiat après-guerre ne saurait faire longtemps illusion: l'axe Tokyo-New York remplace l'axe Shanghai-Marseille. Sur le marché nord-américain, les soieries lyonnaises sont supplantées par leurs concurrentes de toujours, les étoffes suisses et allemandes. Milan détrône une ville de Lyon qui entre-temps a réorienté ses efforts ver les marchés méditerranéens d'approvisionnement et l'Indochine. L'ouverture de la Bourse new-yorkaise de la soie en 1927 porte le coup ultime à une filière lyonnaise marginalisée qui n'alimente plus en matière première de choix qu'une Fabrique réduite à exploiter le créneau du luxe grâce à son savoir-faire séculaire. Fabricants, négociants, missionnaires, consuls: quatre-vingts années d'efforts se retrouvent réduites à néant. La soie naturelle a définitivement laissé la place à la soie artificielle...; Entre 1815 et 1870, les marchands de soie lyonnais reprennent des chemins de l'outre-mer que les intermèdes révolutionnaire et napoléonien les avaient contraints à délaisser. Jusqu'en 1860, coincées entre lacunes logistiques et faiblesses de la politique extérieure française d'une part, et crises économiques à répétition d'autre part ces retrouvailles oscillent constamment entre hésitation et accélération. Mais, les besoins, amplifiés par une crise de la pébrine que l'on ne parvient pas à éradiquer, sont tels que l'idée d'aller s'approvisionner directement en Chine s'impose finalement sans conteste. De la part des marchands de soie comme du Second Empire, tous les moyens sont alors mis en oeuvre pour établir des relations commerciales solides et durables. Grâce notamment au canal de Suez, à l'issue de cette période et de la crise de 1876, Lyon est belle et bien devenue le marché international des soies. Néanmoins, l'apogée est brève car l'étendue géographique, le nombre des agents et l'exceptionnelle exposition de la filière ainsi créée aux méfaits de la spéculation exposent celle-ci à de nombreux aléas. En Chine, l'étendue de la zone de collecte, le poids des superstitutions et les dangers liés au passage d'une agriculture traditionnellement polyvalente à une monoculture vouée à l'élevage du ver à soie ne permettent pas d'obtenir des approvisionnements répondant aux exigences d'une production de plus en plus mécanisée. Les crises de la fin du siècle portent un coup fatal à l'unité d'acteurs dont les intérêts divergent de plus en plus. Devant les choix qui s'imposent, sériciculteurs méridionaux et marchands de soie Lyonnais s'affrontent désormais violemment tandis que les banquiers orientent leurs placements vers des secteurs plus sûrs et plus lucratifs. Malgré quelques initiatives comme la Mission commerciale de 1895, face à la tâche à accomplir, le manque endémique de moyens et de politique ne permettent pas de profiter de l'opportunité que représente l'ouverture forcée de la Chine. L'embellie de l'immédiat après-guerre ne saurait faire longtemps illusion: l'axe Tokyo-New York remplace l'axe Shanghai-Marseille. Sur le marché nord-américain, les soieries lyonnaises sont supplantées par leurs concurrentes de toujours, les étoffes suisses et allemandes. Milan détrône une ville de Lyon qui entre-temps a réorienté ses efforts ver les marchés méditerranéens d'approvisionnement et l'Indochine. L'ouverture de la Bourse new-yorkaise de la soie en 1927 porte le coup ultime à une filière lyonnaise marginalisée qui n'alimente plus en matière première de choix qu'une Fabrique réduite à exploiter le créneau du luxe grâce à son savoir-faire séculaire. Fabricants, négociants, missionnaires, consuls: quatre-vingts années d'efforts se retrouvent réduites à néant. La soie naturelle a définitivement laissé la place à la soie artificielle....Bibliography: Bibliogr..Thesis: .Subject - Topical Name: Relations extérieures Chine, 19e siècle | Relations économiques extérieures -- Chine -- Lyon (Rhône) 19e siècle Subject - Form: Thèses et écrits académiques Online Resources:Click here to access online | Click here to access online
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Thèse de doctorat Histoire Lyon 2 1999

Entre 1815 et 1870, les marchands de soie lyonnais reprennent des chemins de l'outre-mer que les intermèdes révolutionnaire et napoléonien les avaient contraints à délaisser. Jusqu'en 1860, coincées entre lacunes logistiques et faiblesses de la politique extérieure française d'une part, et crises économiques à répétition d'autre part ces retrouvailles oscillent constamment entre hésitation et accélération. Mais, les besoins, amplifiés par une crise de la pébrine que l'on ne parvient pas à éradiquer, sont tels que l'idée d'aller s'approvisionner directement en Chine s'impose finalement sans conteste. De la part des marchands de soie comme du Second Empire, tous les moyens sont alors mis en oeuvre pour établir des relations commerciales solides et durables. Grâce notamment au canal de Suez, à l'issue de cette période et de la crise de 1876, Lyon est belle et bien devenue le marché international des soies. Néanmoins, l'apogée est brève car l'étendue géographique, le nombre des agents et l'exceptionnelle exposition de la filière ainsi créée aux méfaits de la spéculation exposent celle-ci à de nombreux aléas. En Chine, l'étendue de la zone de collecte, le poids des superstitutions et les dangers liés au passage d'une agriculture traditionnellement polyvalente à une monoculture vouée à l'élevage du ver à soie ne permettent pas d'obtenir des approvisionnements répondant aux exigences d'une production de plus en plus mécanisée. Les crises de la fin du siècle portent un coup fatal à l'unité d'acteurs dont les intérêts divergent de plus en plus. Devant les choix qui s'imposent, sériciculteurs méridionaux et marchands de soie Lyonnais s'affrontent désormais violemment tandis que les banquiers orientent leurs placements vers des secteurs plus sûrs et plus lucratifs. Malgré quelques initiatives comme la Mission commerciale de 1895, face à la tâche à accomplir, le manque endémique de moyens et de politique ne permettent pas de profiter de l'opportunité que représente l'ouverture forcée de la Chine. L'embellie de l'immédiat après-guerre ne saurait faire longtemps illusion: l'axe Tokyo-New York remplace l'axe Shanghai-Marseille. Sur le marché nord-américain, les soieries lyonnaises sont supplantées par leurs concurrentes de toujours, les étoffes suisses et allemandes. Milan détrône une ville de Lyon qui entre-temps a réorienté ses efforts ver les marchés méditerranéens d'approvisionnement et l'Indochine. L'ouverture de la Bourse new-yorkaise de la soie en 1927 porte le coup ultime à une filière lyonnaise marginalisée qui n'alimente plus en matière première de choix qu'une Fabrique réduite à exploiter le créneau du luxe grâce à son savoir-faire séculaire. Fabricants, négociants, missionnaires, consuls: quatre-vingts années d'efforts se retrouvent réduites à néant. La soie naturelle a définitivement laissé la place à la soie artificielle...

Entre 1815 et 1870, les marchands de soie lyonnais reprennent des chemins de l'outre-mer que les intermèdes révolutionnaire et napoléonien les avaient contraints à délaisser. Jusqu'en 1860, coincées entre lacunes logistiques et faiblesses de la politique extérieure française d'une part, et crises économiques à répétition d'autre part ces retrouvailles oscillent constamment entre hésitation et accélération. Mais, les besoins, amplifiés par une crise de la pébrine que l'on ne parvient pas à éradiquer, sont tels que l'idée d'aller s'approvisionner directement en Chine s'impose finalement sans conteste. De la part des marchands de soie comme du Second Empire, tous les moyens sont alors mis en oeuvre pour établir des relations commerciales solides et durables. Grâce notamment au canal de Suez, à l'issue de cette période et de la crise de 1876, Lyon est belle et bien devenue le marché international des soies. Néanmoins, l'apogée est brève car l'étendue géographique, le nombre des agents et l'exceptionnelle exposition de la filière ainsi créée aux méfaits de la spéculation exposent celle-ci à de nombreux aléas. En Chine, l'étendue de la zone de collecte, le poids des superstitutions et les dangers liés au passage d'une agriculture traditionnellement polyvalente à une monoculture vouée à l'élevage du ver à soie ne permettent pas d'obtenir des approvisionnements répondant aux exigences d'une production de plus en plus mécanisée. Les crises de la fin du siècle portent un coup fatal à l'unité d'acteurs dont les intérêts divergent de plus en plus. Devant les choix qui s'imposent, sériciculteurs méridionaux et marchands de soie Lyonnais s'affrontent désormais violemment tandis que les banquiers orientent leurs placements vers des secteurs plus sûrs et plus lucratifs. Malgré quelques initiatives comme la Mission commerciale de 1895, face à la tâche à accomplir, le manque endémique de moyens et de politique ne permettent pas de profiter de l'opportunité que représente l'ouverture forcée de la Chine. L'embellie de l'immédiat après-guerre ne saurait faire longtemps illusion: l'axe Tokyo-New York remplace l'axe Shanghai-Marseille. Sur le marché nord-américain, les soieries lyonnaises sont supplantées par leurs concurrentes de toujours, les étoffes suisses et allemandes. Milan détrône une ville de Lyon qui entre-temps a réorienté ses efforts ver les marchés méditerranéens d'approvisionnement et l'Indochine. L'ouverture de la Bourse new-yorkaise de la soie en 1927 porte le coup ultime à une filière lyonnaise marginalisée qui n'alimente plus en matière première de choix qu'une Fabrique réduite à exploiter le créneau du luxe grâce à son savoir-faire séculaire. Fabricants, négociants, missionnaires, consuls: quatre-vingts années d'efforts se retrouvent réduites à néant. La soie naturelle a définitivement laissé la place à la soie artificielle...

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