« Chansons-Théâtre-Poésie » au cabaret de l'Écluse (1951-1974) : expérience et poétique des variétés / Marine Wisniewski ; sous la direction de Olivier Bara, Thèse électronique

Main Author: Wisniewski, Marine, 1987-...., AuteurSecondary Author: Bara, Olivier, 1967-...., Directeur de thèse;Losco-Lena, Mireille, Président du jury de soutenance;Naugrette, Florence, 1963-...., Rapporteur de la thèse;Buffard-Moret, Brigitte, Rapporteur de la thèse;Collot, Michel, 1952-...., Corporate Author (Secondary): Université Lumière, Lyon, Organisme de soutenance;École doctorale Lettres, langues, linguistique, arts, Lyon, Ecole doctorale associée à la thèse;Littérature, idéologies, représentations aux XVIIIe et XIXe siècles, Lyon, Laboratoire associé à la thèseLanguage: français ; of summary, français ; of summary, anglais.Country: France.Publication : 2014Classification: 790Abstract: L’Écluse was a small performance hall which presented mixed shows every evening between 1951 and 1974 : songs, shorts comedy sketches, recitations of poems, puppet shows, mimes and projected drawings. Many performers worked at L’Écluse. Some became famous, suche as Barbara, Raymond Devos, Marc Marceau, Yves Joly, Philippe Noiret and Cora Vaucaire. Despite the confusing eclectism of the cabaret shows, the place itself seems to offer a stable way to consider the subject. Indeed, L’Écluse built itself through its localisation in Paris, situated in an urban, social and cultural landscape shaped by a long and historical tradition. It was part of these « cabarets rive-gauche » that bloomed in Paris after the Second World War, pretending to refuse every form of commercial entertainment usually proposed to tourists by luxurious night-clubs on the right bank of the Seine river. This emblematic partition of the French capital between a right and a left bank resulted from a long history. Since the end of the XIXth century, cabarets were indeed considered as places of arts, where poetry could blossom far from a besides growing industrial and commercial culture. However, l’Écluse’s identity was not as clear as it seemed. The cabaret payed tributes to its prestigious literary precursors such as Le Chat Noir and Le Lapin Agile, but also to café-concerts, music-halls and popular movies, that are frequently left out of the literary field. This complete heterogeneity appeared in its shows themselves, shaped by various artistic expressions. L’Écluse was thus ruled by variety. It was therefore a complex object that requires specific methods to be considered. It is precisely through the prism of variety, regarded as a fruitful methodological analysis tool, that we intent to study it. With its mixed shows, L’Écluse cannot be sorted into a « black-or-white » category. It encourages us to re-think what belongs to literature or not. Where can such an unclassifiable place, that catches us unawares and strikes down our usual analysis categories, stand in literary studies ? Accordingly, we postulate that L’Écluse converted its place, defined by historical, geographical and social determinations, into a creative poetic space, shaped by the coexistence of various artistic expressions and the echoes that appeared between each of them and not by the pretended quality of its acts. The meaning of the shows was thus not provided by what was clearly said : it came from what remained unformulated.; Le cabaret de l’Écluse est une petite salle de spectacles, ouverte entre 1951 et 1974 au 15, quai des Grands Augustins à Paris, et dont la particularité est de programmer chaque soir des numéros variés — chant, sketch comique, poésie récitée, marionnettes, mime et projection de dessins. Au fil des vingt ans d’existence de ce cabaret, s’y produisent des artistes aussi divers que Barbara, Raymond Devos, Marcel Marceau, Yves Joly, Philippe Noiret et Jean-Pierre Darras ou Cora Vaucaire. À rebours de l'éclectisme déroutant du spectacle qu'il accueille, c'est en tant que lieu que le cabaret de l'Écluse semble le mieux « donner prises », construisant son identité à partir d'une localisation parisienne qui l'insère dans un paysage urbain, social et culturel soutenu par une tradition historique complexe. Il fait ainsi partie des cabarets dits « rive gauche », qui fleurissent près de la Seine après la Seconde Guerre mondiale et affichent spatialement leur refus du divertissement commercial qu’offrent par ailleurs les « boîtes » plus luxueuses de la rive droite. Cette lecture déterminée de l’espace qui fait du cabaret un mot-valeur doit être comprise dans une histoire plus longue. Se construit en effet depuis le XIXe siècle, loin des premières représentations du lieu, d’abord attaché à une inquiétude sociale, l’image du cabaret comme un espace refuge où la poésie trouverait à s’épanouir contre l’affirmation croissante d’une culture industrielle et commerciale.En dépit d’un tel patrimoine axiologique, le cabaret de l’Écluse présente une réalité plus métissée. S’il rend hommage à des modèles littéraires prestigieux, comme le Chat Noir ou le Lapin Agile, dont il contribue à prolonger le mythe, il intègre pourtant, pour chacun de ses numéros, les apports du café-concert, du music-hall et du cinéma — autant de manifestations associées à une culture du divertissement souvent bannie du champ littéraire. Cette hétérogénéité est soulignée par la formule même du spectacle, qui érige la variété en principe de composition. À la diversité des modes d’expression convoqués répond ainsi le caractère composite de leurs héritages. L’Écluse apparaît donc comme un objet pluriel qui exige, pour être pensé, de fonder de nouvelles catégories d’analyse. C’est précisément au prisme de la variété, envisagée comme un véritable outil méthodologique aux prolongements herméneutiques et éthiques féconds, que nous l’étudierons.Irréductible aux déterminations axiologiques, le cabaret de l'Écluse fait vaciller la stabilité de son ancrage géographique, et nous oblige à repenser les territoires et prérogatives du littéraire, qu'il n'effleure, par le biais poétique, que pour mieux le sidérer. Quelle place accorder à ce lieu rebelle qui prend de cours nos critères d'analyse traditionnels et rend illisible le paysage artistique et culturel qu'explorent les études littéraires ? À force d'écarts et de détours, le lieu qui s'imposait à nous par sa visibilité évidente ne risque-t-il pas de perdre toute consistance ? L’Écluse parviendrait à demeurer — telle est notre hypothèse — en transformant le lieu géographique et social du cabaret pris dans les mailles d'un réseau et d'un champ, dans les filets de déterminations historiques, en un espace poétique délié. Lieu traversé, habité de propositions spectaculaires variées, il fonderait à partir de leur mise en présence cet espace poétique, que nous nous proposerons de définir non comme une certaine mise en forme du texte mais comme un réseau d’échos, tissés d’une prestation à l’autre. Cette « manœuvre foudroyante de rapports » déplace la production du sens du plain-chant à ses résonances..Thesis: .Subject - Corporate Author: 276283L'Écluse, Paris, Thèses et écrits académiques Subject - Topical Name: Vie artistique -- France -- Paris (France) -- 1945-1990 Thèses et écrits académiques Subject: Sketches | Mime | Marionnette | Variété | Poésie | Théâtre | Spectacle | Cabaret Online Resources:Click here to access online
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Ecole(s) Doctorale(s) : École doctorale Lettres, langues, linguistique et arts (Lyon)

Partenaire(s) de recherche : Littérature, idéologies, représentations aux XVIIIe et XIXe siècles (Lyon) (Laboratoire)

Autre(s) contribution(s) : Mireille Losco-Lena (Président du jury) ; Michel Collot (Membre(s) du jury) ; Florence Naugrette, Brigitte Buffard-Moret (Rapporteur(s))

Thèse de doctorat Lettres et arts Lyon 2 2014

L’Écluse was a small performance hall which presented mixed shows every evening between 1951 and 1974 : songs, shorts comedy sketches, recitations of poems, puppet shows, mimes and projected drawings. Many performers worked at L’Écluse. Some became famous, suche as Barbara, Raymond Devos, Marc Marceau, Yves Joly, Philippe Noiret and Cora Vaucaire. Despite the confusing eclectism of the cabaret shows, the place itself seems to offer a stable way to consider the subject. Indeed, L’Écluse built itself through its localisation in Paris, situated in an urban, social and cultural landscape shaped by a long and historical tradition. It was part of these « cabarets rive-gauche » that bloomed in Paris after the Second World War, pretending to refuse every form of commercial entertainment usually proposed to tourists by luxurious night-clubs on the right bank of the Seine river. This emblematic partition of the French capital between a right and a left bank resulted from a long history. Since the end of the XIXth century, cabarets were indeed considered as places of arts, where poetry could blossom far from a besides growing industrial and commercial culture. However, l’Écluse’s identity was not as clear as it seemed. The cabaret payed tributes to its prestigious literary precursors such as Le Chat Noir and Le Lapin Agile, but also to café-concerts, music-halls and popular movies, that are frequently left out of the literary field. This complete heterogeneity appeared in its shows themselves, shaped by various artistic expressions. L’Écluse was thus ruled by variety. It was therefore a complex object that requires specific methods to be considered. It is precisely through the prism of variety, regarded as a fruitful methodological analysis tool, that we intent to study it. With its mixed shows, L’Écluse cannot be sorted into a « black-or-white » category. It encourages us to re-think what belongs to literature or not. Where can such an unclassifiable place, that catches us unawares and strikes down our usual analysis categories, stand in literary studies ? Accordingly, we postulate that L’Écluse converted its place, defined by historical, geographical and social determinations, into a creative poetic space, shaped by the coexistence of various artistic expressions and the echoes that appeared between each of them and not by the pretended quality of its acts. The meaning of the shows was thus not provided by what was clearly said : it came from what remained unformulated.

Le cabaret de l’Écluse est une petite salle de spectacles, ouverte entre 1951 et 1974 au 15, quai des Grands Augustins à Paris, et dont la particularité est de programmer chaque soir des numéros variés — chant, sketch comique, poésie récitée, marionnettes, mime et projection de dessins. Au fil des vingt ans d’existence de ce cabaret, s’y produisent des artistes aussi divers que Barbara, Raymond Devos, Marcel Marceau, Yves Joly, Philippe Noiret et Jean-Pierre Darras ou Cora Vaucaire. À rebours de l'éclectisme déroutant du spectacle qu'il accueille, c'est en tant que lieu que le cabaret de l'Écluse semble le mieux « donner prises », construisant son identité à partir d'une localisation parisienne qui l'insère dans un paysage urbain, social et culturel soutenu par une tradition historique complexe. Il fait ainsi partie des cabarets dits « rive gauche », qui fleurissent près de la Seine après la Seconde Guerre mondiale et affichent spatialement leur refus du divertissement commercial qu’offrent par ailleurs les « boîtes » plus luxueuses de la rive droite. Cette lecture déterminée de l’espace qui fait du cabaret un mot-valeur doit être comprise dans une histoire plus longue. Se construit en effet depuis le XIXe siècle, loin des premières représentations du lieu, d’abord attaché à une inquiétude sociale, l’image du cabaret comme un espace refuge où la poésie trouverait à s’épanouir contre l’affirmation croissante d’une culture industrielle et commerciale.En dépit d’un tel patrimoine axiologique, le cabaret de l’Écluse présente une réalité plus métissée. S’il rend hommage à des modèles littéraires prestigieux, comme le Chat Noir ou le Lapin Agile, dont il contribue à prolonger le mythe, il intègre pourtant, pour chacun de ses numéros, les apports du café-concert, du music-hall et du cinéma — autant de manifestations associées à une culture du divertissement souvent bannie du champ littéraire. Cette hétérogénéité est soulignée par la formule même du spectacle, qui érige la variété en principe de composition. À la diversité des modes d’expression convoqués répond ainsi le caractère composite de leurs héritages. L’Écluse apparaît donc comme un objet pluriel qui exige, pour être pensé, de fonder de nouvelles catégories d’analyse. C’est précisément au prisme de la variété, envisagée comme un véritable outil méthodologique aux prolongements herméneutiques et éthiques féconds, que nous l’étudierons.Irréductible aux déterminations axiologiques, le cabaret de l'Écluse fait vaciller la stabilité de son ancrage géographique, et nous oblige à repenser les territoires et prérogatives du littéraire, qu'il n'effleure, par le biais poétique, que pour mieux le sidérer. Quelle place accorder à ce lieu rebelle qui prend de cours nos critères d'analyse traditionnels et rend illisible le paysage artistique et culturel qu'explorent les études littéraires ? À force d'écarts et de détours, le lieu qui s'imposait à nous par sa visibilité évidente ne risque-t-il pas de perdre toute consistance ? L’Écluse parviendrait à demeurer — telle est notre hypothèse — en transformant le lieu géographique et social du cabaret pris dans les mailles d'un réseau et d'un champ, dans les filets de déterminations historiques, en un espace poétique délié. Lieu traversé, habité de propositions spectaculaires variées, il fonderait à partir de leur mise en présence cet espace poétique, que nous nous proposerons de définir non comme une certaine mise en forme du texte mais comme un réseau d’échos, tissés d’une prestation à l’autre. Cette « manœuvre foudroyante de rapports » déplace la production du sens du plain-chant à ses résonances.

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