Le discours de la guerre dans la chanson de geste et le roman arthurien en prose / Marion Bonansea ; sous la direction de Jean-Claude Vallecalle et de Jean-René Valette, Thèse électronique

Main Author: Bonansea, Marion, 1984-...., AuteurSecondary Author: Vallecalle, Jean-Claude, Directeur de thèse;Valette, Jean-René, Directeur de thèse;Boutet, Dominique, 1949-....;Guidot, Bernard, 1940-....;Barthélemy, Dominique, 1953-....;Possamaï-Pérez, Marylène, 1955-....Corporate Author (Secondary): Université Lumière, Lyon, Organisme de soutenance;École doctorale Lettres, langues, linguistique et arts, Lyon;Histoire, archéologie, littératures des mondes chrétiens et musulmans médiévaux, LyonLanguage: français ; of summary, français ; of summary, anglais.Publication : Lyon : Université Lumière Lyon 2, 2014Classification: 840Abstract: La chanson de geste et le roman arthurien en prose aux XIIe et XIIIe siècles dépeignent un univers largement guerrier. Mais loin d’en donner une signification homogène, les œuvres narrent différents types de conflits, des plus terrestres aux plus spirituels, et font entendre des voix diverses – y compris celle du jongleur ou du narrateur – qui tantôt justifient la violence collective, tantôt la condamnent, selon des critères variables. Cette pensée complexe de la guerre s’éclaire lorsqu’on replace les discours littéraires au cœur d’un dialogue avec d’autres textes – surtout ecclésiastiques – concernant l’activité guerrière et sa légitimité : ainsi, la manière de concevoir le sens de la lutte, dans des fictions destinées en premier lieu à un public noble, puise dans des systèmes de valeurs parfois opposés mais aussi complémentaires, laïcs et cléricaux. L’enjeu des relations conflictuelles tel que l’expriment les récits dépend également de schémas d’organisation intellectuelle qui sous-tendent une représentation de l’ordre : la guerre est conçue positivement lorsqu’elle vise à défendre ou à établir une certaine organisation du monde et de la société, parfois fondée sur une exigence de continuité et d’unité du pouvoir, parfois au contraire nourrie par une aspiration à la totalité. En dernier lieu, la valeur de la lutte dépend de son rôle dans la destinée humaine, ce que l’épopée et le roman expriment chacun selon un régime d’historicité distinct : les discours de la guerre sont donc aussi fonction des spécificités poétiques des formes littéraires, de leur écriture de l’histoire, et de la façon dont elles organisent le temps.; 12th and 13th century chansons de gestes and prose Arthurian romances depict a largely warlike universe. But, far from giving an homogeneous interpretation of it, these works narrate different types of conflicts, from the more earthly to the more spiritual, and let diverse voices be heard – including that of the juggler or of the narrator – which sometimes justify collective violence, sometimes condemn it, according to different criteria. This complex view of war can be better understood if we place these literary discourses at the center of a dialogue with other kinds of texts – mainly ecclesiastical – about war and its legitimacy : thus, the way in which the meaning of fighting is conceived in fictions first of all destined to a noble audience is rooted in sets of values which are sometimes opposed but also complementary, lay and ecclesiastical. The stakes of the conflictual relationships as they are expressed in the narratives also depend on the intellectual constructions underlying a representation of order : war is conceived positively when its aim is to defend or to establish a certain organization of the world and of society, sometimes based on a requirement for continuity and unity of power, sometimes drawing on the contrary on an aspiration for totality. Finally, the value of the fight depends on its role in human destiny, which the epic and the romance each express according to a different regime of historicity : discourses about war thus depend on the poetic specificities of literary forms, on their writing of history, and on the way they organize time..Thesis: .Subject - Topical Name: Chansons de geste -- Thèmes, motifs Thèses et écrits académiques | Guerre juste -- Moyen âge -- Dans la littérature Thèses et écrits académiques | Guerre -- Moyen âge -- Dans la littérature Thèses et écrits académiques | Chevalerie -- Dans la littérature Thèses et écrits académiques | Analyse du discours narratif Thèses et écrits académiques Subject: Roman en prose | Chanson de geste | Cycle | Paix | Clercs et laïcs | Ordre | Histoire | Féodalité | Régime d’historicité Online Resources:Accès réservé aux utilisateurs Lyon 2
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Ecole(s) Doctorale(s) : École doctorale Lettres, langues, linguistique et arts (Lyon)

Partenaire(s) de recherche : Histoire, archéologie, littératures des mondes chrétiens et musulmans médiévaux (Lyon) (Laboratoire)

Autre(s) contribution(s) : Dominique Boutet (Président du jury) ; Dominique Barthélemy, Marylène Possamaï-Pérez (Membre(s) du jury) ; Bernard Guidot (Rapporteur(s))

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Thèse de doctorat Lettres et arts Lyon 2 2014

La chanson de geste et le roman arthurien en prose aux XIIe et XIIIe siècles dépeignent un univers largement guerrier. Mais loin d’en donner une signification homogène, les œuvres narrent différents types de conflits, des plus terrestres aux plus spirituels, et font entendre des voix diverses – y compris celle du jongleur ou du narrateur – qui tantôt justifient la violence collective, tantôt la condamnent, selon des critères variables. Cette pensée complexe de la guerre s’éclaire lorsqu’on replace les discours littéraires au cœur d’un dialogue avec d’autres textes – surtout ecclésiastiques – concernant l’activité guerrière et sa légitimité : ainsi, la manière de concevoir le sens de la lutte, dans des fictions destinées en premier lieu à un public noble, puise dans des systèmes de valeurs parfois opposés mais aussi complémentaires, laïcs et cléricaux. L’enjeu des relations conflictuelles tel que l’expriment les récits dépend également de schémas d’organisation intellectuelle qui sous-tendent une représentation de l’ordre : la guerre est conçue positivement lorsqu’elle vise à défendre ou à établir une certaine organisation du monde et de la société, parfois fondée sur une exigence de continuité et d’unité du pouvoir, parfois au contraire nourrie par une aspiration à la totalité. En dernier lieu, la valeur de la lutte dépend de son rôle dans la destinée humaine, ce que l’épopée et le roman expriment chacun selon un régime d’historicité distinct : les discours de la guerre sont donc aussi fonction des spécificités poétiques des formes littéraires, de leur écriture de l’histoire, et de la façon dont elles organisent le temps.

12th and 13th century chansons de gestes and prose Arthurian romances depict a largely warlike universe. But, far from giving an homogeneous interpretation of it, these works narrate different types of conflicts, from the more earthly to the more spiritual, and let diverse voices be heard – including that of the juggler or of the narrator – which sometimes justify collective violence, sometimes condemn it, according to different criteria. This complex view of war can be better understood if we place these literary discourses at the center of a dialogue with other kinds of texts – mainly ecclesiastical – about war and its legitimacy : thus, the way in which the meaning of fighting is conceived in fictions first of all destined to a noble audience is rooted in sets of values which are sometimes opposed but also complementary, lay and ecclesiastical. The stakes of the conflictual relationships as they are expressed in the narratives also depend on the intellectual constructions underlying a representation of order : war is conceived positively when its aim is to defend or to establish a certain organization of the world and of society, sometimes based on a requirement for continuity and unity of power, sometimes drawing on the contrary on an aspiration for totality. Finally, the value of the fight depends on its role in human destiny, which the epic and the romance each express according to a different regime of historicity : discourses about war thus depend on the poetic specificities of literary forms, on their writing of history, and on the way they organize time.

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