Les ingouvernables : la faillite du gouvernement des roms en bidonvilles : Lyon, 2005-2012 / Thomas Ott ; sous la direction de Gilles Herreros, Thèse électronique

Main Author: Ott, Thomas, 1980-...., AuteurSecondary Author: Herreros, Gilles, 1956-...., Directeur de thèse;Laplantine, François, 1943-....;Fassin, Éric, 1959-....;Lévy-Vroelant, ClaireCorporate Author (Secondary): Université Lumière, Lyon, Organisme de soutenance;École doctorale Histoire, géographie, aménagement, urbanisme, archéologie, sciences politiques, sociologie, anthropologie, Lyon;Centre Max Weber, Bron, Rhône, Saint-ÉtienneLanguage: français ; of summary, français ; of summary, anglais.Publication : Lyon : Université Lumière Lyon 2, 2015Classification: 300Abstract: Ce travail s'intéresse aux politiques locales de gestion des bidonvilles à Lyon entre 2005 et 2012. J'ai tenté d'interroger ce qui mène à penser la situation des bidonvilles et des squats de roms comme une situation en même temps spécifique et ingérable. Cette spécificité amène sans cesse à questionner les roms plutôt que les modes de gestion de cette situation, ce qui fait des occupants des bidonvilles des « ingouvernables ». Le problème n'est bien entendu pas celui des roms mais un problème qui concerne le fonctionnement du collectif et notre rapport à ces situations. Parlant « d'occupation » lorsqu'un squat ou un bidonville s'installe entre les mailles du filet urbain, j'ai interrogé ce qui nous occupe tant lorsque des roms occupent une parcelle de vie urbaine. J'ai voulu montrer la répétition et l'insistance avec laquelle on est rivé sur cette présence étrange et étrangère. J'ai essayé de montrer à quel point il est nécessaire aux acteurs et observateurs des situations d'occupation de cerner, discerner et déterminer ce qui se passe et dépasse les attentes de conformation qui définissent la gouvernementalité contemporaine. C'est ce que j'ai tenté de documenter en tant que moments de « la faillite du gouvernement des roms en bidonvilles ».L'objet de ce travail est ce qu'il y a « d'ingouvernable » dans une situation. Ce qui « résiste » au gouvernement dans les situations des bidonvilles et des squats n'est pas une population en particulier, mais l'impossibilité d'en considérer une avec assurance et efficacité. Le problème n'est pas de savoir comment les roms « font » pour ne pas être identifiables à ce point, mais ce qui fait qu'il est nécessaire au gouvernement d'une situation de déterminer ce sur quoi il s'agit d'agir. En d'autres termes, il s'agit d'interroger le rapport qu'entretient l'exercice de la gouvernementalité avec les processus de subjectivation mais aussi les processus d'objectivation. De quelle manière l'exercice du pouvoir détermine un sujet agissant et en quoi les nécessaires sujets et objets transparents et adéquats à la reconnaissance, lorsqu'ils disparaissent de ce champ de « visibilité » pour atteindre le « hors-champ » des « indiscernables », remettent-ils en question l'exercice du gouvernement?L'une des notions centrales qui intervient dans ce travail est celle de résistance: d'abord, ce qui résiste est la possibilité d'objectiver ces situations, qui apparaît dans la perception de l'espace du bidonville, l'état des corps ou encore les recensements des occupants et les cartographies de l'habitat précaire, en tous les cas la possibilité de généraliser et de saisir globalement ce qui se passe; ensuite, ce qui résiste se situe dans l'action même de gestion des « situations de crise » et des bidonvilles, c'est la « crise » même qui est autant celle de l'institution qui ne peut qu'imparfaitement gérer les choses et la crise de son ambition à disposer des corps et du temps de ceux qui déborde du cadre institué; enfin, ce qui résiste s'adosse plus que s'oppose aux dispositifs par des manières de faire qui récupèrent ou conservent une marge de manœuvre tout en se situant en marge des subjectivités domestiques où s'investit avec plus ou moins de succès la gouvernementalité contemporaine.; This work deals with slums management local policies in Lyon between 2005 and 2012. I tried to interrogate what is leading to think roma’s slums situation as a specific and unmanageable situation. This specificity lead constantly to question roma people rather than the management’s policies of the situation. It produce roma people as not governed people or, as i said, « the ungovernables ». The problem is not obvioulsy roma’s problem, but a problem concerning the operation of social life and our own relation with these situations. Speaking about « occupation » when a settlement is occuring in the city’s cracks, I asked what is « occupying » us so much when roma occupy a plot of our city. I wanted to show with wich repetition and insistance we are binding on this strange and foreign presence. I tried to show how much it is necessary for the observers and actors of the situation to indentify, to distinguish and to establish what is going on and what is going over the expectations of conformation, wich are defining the contemporary governmentality. That is what i tried to document it as moments of « governmentality’s failure of roma’s slums».The purpose of this work is what it is « ungovernable » in any kind of situation. What resists to the governement of squats and slums situations is not a population in particular, but the impossibility to consider one with assertivness and effectivness. The problem is not to know how roma people are doing to be unidentified at this point but what is leading to be necessary for the governement of the situation to establish what it is needed to intervene on. In other words, the question is the relation between the practice of governement and the production’s process of subjectivity, as well as objectivity : in wich way the practice of power produce an acting subject and how necessarily transparent and appropriate-to-recognition subjects and objects, when they disappear of the field of « visibility » to get « off the limelight » the field of the « indinstinguishables », are calling the practice of governement in question ?One of the central notions in this work is the notion of resistance : first of all, what resists is the possibility of objectivize these situations, wich is appearing in the tricky perception of the space or the body’s conditions in slums, or the difficulty of population census and precarious housing mapping in the whole city, in all cases the possibility to generalize and to understand globaly what happens ; then, what resists is situated in the management of a « crisis situation » as a slum, it is the « crisis » itself wich is instituion’s one who is imperfectly able to govern things, and in the same time the crisis of its ambition to state and order body’s and time’s of whom overflows the established framework ; finally, what resists lean on apparatus more than is opposed to, with some ways of operating recovering or keeping a « room for maneuver », situated in the edge of the domestic subjectivity where the contemporary governmentality try, with more or less succes, to invest..Thesis: .Subject - Topical Name: Bidonvilles -- France -- Lyon (Rhône) -- 1990- Thèses et écrits académiques | Tsiganes -- Intégration -- France -- Lyon (Rhône) -- 1990- Thèses et écrits académiques | Tsiganes -- Politique publique -- France -- Lyon (Rhône) -- 1990- Thèses et écrits académiques | Nomades, Stationnement -- France -- Lyon (Rhône) -- 1990- Thèses et écrits académiques Subject: Gouvernementalité | Squats | Roms | Subjectivité | Résistance | Anthropologie politique Online Resources:Accès réservé aux utilisateurs Lyon 2
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Ecole(s) Doctorale(s) : École doctorale Histoire, géographie, aménagement, urbanisme, archéologie, sciences politiques, sociologie, anthropologie (Lyon)

Partenaire(s) de recherche : Centre Max Weber (Bron, Rhône ; Saint-Étienne) (Laboratoire)

Autre(s) contribution(s) : François Laplantine (Président du jury) ; Éric Fassin, Claire Lévy-Vroelant (Membre(s) du jury)

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Thèse de doctorat Sociologie et anthropologie Lyon 2 2015

Ce travail s'intéresse aux politiques locales de gestion des bidonvilles à Lyon entre 2005 et 2012. J'ai tenté d'interroger ce qui mène à penser la situation des bidonvilles et des squats de roms comme une situation en même temps spécifique et ingérable. Cette spécificité amène sans cesse à questionner les roms plutôt que les modes de gestion de cette situation, ce qui fait des occupants des bidonvilles des « ingouvernables ». Le problème n'est bien entendu pas celui des roms mais un problème qui concerne le fonctionnement du collectif et notre rapport à ces situations. Parlant « d'occupation » lorsqu'un squat ou un bidonville s'installe entre les mailles du filet urbain, j'ai interrogé ce qui nous occupe tant lorsque des roms occupent une parcelle de vie urbaine. J'ai voulu montrer la répétition et l'insistance avec laquelle on est rivé sur cette présence étrange et étrangère. J'ai essayé de montrer à quel point il est nécessaire aux acteurs et observateurs des situations d'occupation de cerner, discerner et déterminer ce qui se passe et dépasse les attentes de conformation qui définissent la gouvernementalité contemporaine. C'est ce que j'ai tenté de documenter en tant que moments de « la faillite du gouvernement des roms en bidonvilles ».L'objet de ce travail est ce qu'il y a « d'ingouvernable » dans une situation. Ce qui « résiste » au gouvernement dans les situations des bidonvilles et des squats n'est pas une population en particulier, mais l'impossibilité d'en considérer une avec assurance et efficacité. Le problème n'est pas de savoir comment les roms « font » pour ne pas être identifiables à ce point, mais ce qui fait qu'il est nécessaire au gouvernement d'une situation de déterminer ce sur quoi il s'agit d'agir. En d'autres termes, il s'agit d'interroger le rapport qu'entretient l'exercice de la gouvernementalité avec les processus de subjectivation mais aussi les processus d'objectivation. De quelle manière l'exercice du pouvoir détermine un sujet agissant et en quoi les nécessaires sujets et objets transparents et adéquats à la reconnaissance, lorsqu'ils disparaissent de ce champ de « visibilité » pour atteindre le « hors-champ » des « indiscernables », remettent-ils en question l'exercice du gouvernement?L'une des notions centrales qui intervient dans ce travail est celle de résistance: d'abord, ce qui résiste est la possibilité d'objectiver ces situations, qui apparaît dans la perception de l'espace du bidonville, l'état des corps ou encore les recensements des occupants et les cartographies de l'habitat précaire, en tous les cas la possibilité de généraliser et de saisir globalement ce qui se passe; ensuite, ce qui résiste se situe dans l'action même de gestion des « situations de crise » et des bidonvilles, c'est la « crise » même qui est autant celle de l'institution qui ne peut qu'imparfaitement gérer les choses et la crise de son ambition à disposer des corps et du temps de ceux qui déborde du cadre institué; enfin, ce qui résiste s'adosse plus que s'oppose aux dispositifs par des manières de faire qui récupèrent ou conservent une marge de manœuvre tout en se situant en marge des subjectivités domestiques où s'investit avec plus ou moins de succès la gouvernementalité contemporaine.

This work deals with slums management local policies in Lyon between 2005 and 2012. I tried to interrogate what is leading to think roma’s slums situation as a specific and unmanageable situation. This specificity lead constantly to question roma people rather than the management’s policies of the situation. It produce roma people as not governed people or, as i said, « the ungovernables ». The problem is not obvioulsy roma’s problem, but a problem concerning the operation of social life and our own relation with these situations. Speaking about « occupation » when a settlement is occuring in the city’s cracks, I asked what is « occupying » us so much when roma occupy a plot of our city. I wanted to show with wich repetition and insistance we are binding on this strange and foreign presence. I tried to show how much it is necessary for the observers and actors of the situation to indentify, to distinguish and to establish what is going on and what is going over the expectations of conformation, wich are defining the contemporary governmentality. That is what i tried to document it as moments of « governmentality’s failure of roma’s slums».The purpose of this work is what it is « ungovernable » in any kind of situation. What resists to the governement of squats and slums situations is not a population in particular, but the impossibility to consider one with assertivness and effectivness. The problem is not to know how roma people are doing to be unidentified at this point but what is leading to be necessary for the governement of the situation to establish what it is needed to intervene on. In other words, the question is the relation between the practice of governement and the production’s process of subjectivity, as well as objectivity : in wich way the practice of power produce an acting subject and how necessarily transparent and appropriate-to-recognition subjects and objects, when they disappear of the field of « visibility » to get « off the limelight » the field of the « indinstinguishables », are calling the practice of governement in question ?One of the central notions in this work is the notion of resistance : first of all, what resists is the possibility of objectivize these situations, wich is appearing in the tricky perception of the space or the body’s conditions in slums, or the difficulty of population census and precarious housing mapping in the whole city, in all cases the possibility to generalize and to understand globaly what happens ; then, what resists is situated in the management of a « crisis situation » as a slum, it is the « crisis » itself wich is instituion’s one who is imperfectly able to govern things, and in the same time the crisis of its ambition to state and order body’s and time’s of whom overflows the established framework ; finally, what resists lean on apparatus more than is opposed to, with some ways of operating recovering or keeping a « room for maneuver », situated in the edge of the domestic subjectivity where the contemporary governmentality try, with more or less succes, to invest.

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