Le temps des espaces pédagogiques [Texte imprimé] : de la cathédrale orientée à la capitale occidentée / Pierre-Philippe Bugnard, Monographie imprimée

Main Author: Bugnard, Pierre-Philippe, 1949-...., AuteurLanguage: français.Country: France.Edition Statement: [Seconde édition revue et augmentée]Publication : Nancy : Presses universitaires de Nancy, cop. 2013Description: 1 vol. (395 p.) : ill., couv. ill. ; 24 cmISBN: 978-2-8143-0157-3.Series: Questions d'éducation et de formationDewey: 370.1, 21Abstract: L'auteur examine les pratiques pédagogiques à travers les lieux d'enseignement, leur architecture et leur organisation. De la cathédrale, dont la nef répercutait en cycles annuels le savoir psalmodié nécessaire au salut, à la capitale moderne, où les symboles de l'absolutisme monarchique induisent une ségrégation sociale, divisant l'école en deux ordres pédagogiques hermétiques l'un à l'autre.; La 4e de couv. indique : "L'espace aménagé de nos classes porte encore la marque des longues traditions d'exercisation et de profération magistrales, souvent renouvelées, jamais vraiment dépassées, du moins au secondaire. Des habitus dont la genèse s’est obscurcie depuis les prodigieuses techniques psalmodiques de la solmisation grégorienne. Il était alors possible de connaître « par cœur », grâce à l’espace de la nef où il circulait viva voce, inlassablement, en cycles annuels immuables, l’immense savoir nécessaire au salut. Un enseignement doublé d’un décor qui donnait à voir, aussi, tout ce qui était récité et entendu. Or le plan d’études oral et visuel de la nef-cathédrale subit la concurrence des supports de l’écrit diffusés parallèlement à un mouvement de profanation absolu dont on peut suivre la trace dans les nouveaux espaces pédagogiques, palatiaux et urbains, des villes-capitales de l’Europe moderne. Inversant l’orientation "cathédrale" qui indiquait encore la direction du Dernier Jour, but ultime de l’éducation chrétienne, les capitales se dotent d’un axe nouveau, hygiéniste et profane, tourné vers le soleil couchant, délimitant une aire propice aux loisirs de cour, reléguant les engeances populaires à l’arrière du dispositif. Elles se font plans d’études monumentaux, affichent les symboliques de l’absolutisme monarchique, les réifient dans l’espace ordonné de la ville. Cette édification plastique aux valeurs modernes de ségrégation sociale entre quartiers aisés et populaires renvoie à une école en deux ordres pédagogiques, primaire et secondaire, jusqu’au renversement opéré par les trois degrés successifs pour tous de la deuxième moitié du XXe siècle..Bibliography: Bibliogr. p. 358-391. Notes bibliogr..Thesis: .Subject - Topical Name: Sociologie de l'éducation | Pédagogie Histoire | Constructions scolaires Aspect symbolique | Espace (architecture)
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Prêt normal BU Chevreul
3ème étage : Sciences sociales
Education 370.1 BUG (Browse shelf (Opens below)) Available 0379442238
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Bibliogr. p. 358-391. Notes bibliogr.

Texte issu de la première partie d'une Habilitation à diriger des recherches Histoire de l'éducation Université de Fribourg 2003

L'auteur examine les pratiques pédagogiques à travers les lieux d'enseignement, leur architecture et leur organisation. De la cathédrale, dont la nef répercutait en cycles annuels le savoir psalmodié nécessaire au salut, à la capitale moderne, où les symboles de l'absolutisme monarchique induisent une ségrégation sociale, divisant l'école en deux ordres pédagogiques hermétiques l'un à l'autre.

La 4e de couv. indique : "L'espace aménagé de nos classes porte encore la marque des longues traditions d'exercisation et de profération magistrales, souvent renouvelées, jamais vraiment dépassées, du moins au secondaire. Des habitus dont la genèse s’est obscurcie depuis les prodigieuses techniques psalmodiques de la solmisation grégorienne. Il était alors possible de connaître « par cœur », grâce à l’espace de la nef où il circulait viva voce, inlassablement, en cycles annuels immuables, l’immense savoir nécessaire au salut. Un enseignement doublé d’un décor qui donnait à voir, aussi, tout ce qui était récité et entendu. Or le plan d’études oral et visuel de la nef-cathédrale subit la concurrence des supports de l’écrit diffusés parallèlement à un mouvement de profanation absolu dont on peut suivre la trace dans les nouveaux espaces pédagogiques, palatiaux et urbains, des villes-capitales de l’Europe moderne. Inversant l’orientation "cathédrale" qui indiquait encore la direction du Dernier Jour, but ultime de l’éducation chrétienne, les capitales se dotent d’un axe nouveau, hygiéniste et profane, tourné vers le soleil couchant, délimitant une aire propice aux loisirs de cour, reléguant les engeances populaires à l’arrière du dispositif. Elles se font plans d’études monumentaux, affichent les symboliques de l’absolutisme monarchique, les réifient dans l’espace ordonné de la ville. Cette édification plastique aux valeurs modernes de ségrégation sociale entre quartiers aisés et populaires renvoie à une école en deux ordres pédagogiques, primaire et secondaire, jusqu’au renversement opéré par les trois degrés successifs pour tous de la deuxième moitié du XXe siècle.

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