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Bibliogr.

Reproduction de Thèse de doctorat Sociologie et anthropologie Lyon 2 2002

Par la comparaison de trois associations de yoga, la présente thèse s'attachera à saisir les répercussions que cette pratique psychocorporelle originaire d'Inde induit sur les modalités contemporaines d'interprétation et de compréhension du corps. Un cheminement préalable puisant dans le champ des sciences sociales mais aussi de la philosophie proposera d'analyser de façon critique et réflexive l'élaboration d'une épistémologie du corps. A la lumière de ces repères théoriques, une mise en perspective historique, examinant les relations parfois tendues qu'ont nourri l'Inde et l'Occident, permettra de contextualiser l'attrait pour une pratique répondant à une quête tout autant d'exotisme que de mieux-être. Plus largement, il s'agira de voir dans quelle mesure cette réappropriation de la relation à la corporéité, que postule cette technique, interroge sous réserve de certaines précautions définitionnelles différents traits du sentiment religieux contemporain. L'observation et la description des contenus de pratiques à l'œuvre au sein de ces trois groupes associatifs aideront à saisir leurs incidences concrètes sur la manière de définir, pour le sujet moderne, la relation qu'il entretient non seulement à son corps mais aussi à ses habitudes tant sociales que culturelles. Dans ce prolongement, la saisie de ces contenus contribuera à approfondir la compréhension de ces modes d'appartenance à des communautés misant sur des régimes intenses de socialisation et de voir les logiques collectives qui s'y déploient. Enfin, l'examen de la croyance, inhérente à ces systèmes communautaires, en une certaine forme de sacralité totalisante qu'il importera également de questionner anthropologiquement nous conduira à considérer les relations éminemment complexes que ces derniers entretiennent vis-à-vis de la société globale et des valeurs majeures de la modernité.