Grand Bazar, modes d'emploi [Ressource électronique] : les salariés d'un grand magasin lyonnais : 1886-1974 / Anne-Sophie Beau ; sous la dir. de Sylvie Schweitzer, Thèse électronique

Main Author: Beau, Anne-SophieSecondary Author: Schweitzer, Sylvie, 1951-....Corporate Author (Secondary): Université Lumière, LyonLanguage: français ; of summary, français ; of summary, anglais ; of title proper, français.Country: France.Publication : [S.l.] : [s.n.], 2001Abstract: De 1886 à 1974, les principes sur lesquels repose la gestion de la main-d'oeuvre au Grand Bazar restent identiques : le magasin recrute des salarié-e-s non-qualifié-e-s et leur offre des emplois précaires et une faible rémunération. Seul-e-s quelques chef-fe-s de service échappent à ce schéma. Si la traduction pratique de ces principes s'infléchit, au cours de la période, lorsque le droit du travail édicte de nouvelles règles (il impose progressivement des contrats moins précaires, oblige les employeuses et employeurs à respecter des barèmes de salaires, à limiter la durée du travail), elle demeure tendue vers la flexibilité de la grande majorité du personnel. La permanence d'un important turn-over tout au long de la période - la moitié des salarié-e-s embauché-e-s entre 1886 et 1974 ne reste pas plus de deux mois au magasin - en est le signe. Contrairement à ce qui est souvent affirmé, la précarité et la flexibilité des emplois ne sont pas nées, avec le temps partiel et les contrats à durée déterminée, dans les années 1970. Ces "modes d'emploi" (c'est-à-dire ces "manières d'employer les salarié-e-s") ne sont ni "nouveaux", ni "atypiques". Ils ont toujours existé dans le grand commerce et la gestion de la main-d'oeuvre qui est celle de grandes surfaces actuelles s'enracine profondément dans une pratique élaborée pendant une centaine d'années par les grands magasins. Ces politiques ont alors directement modelé les identités professionnelles des salarié-e-s. En faisant le choix de la flexibilité, les patron-ne-s de commerce s'obligent à recourir à un personnel toujours disponible sur le marché du travail et, par conséquent, non qualifié. Les parcours professionnels des salarié-e-s du Grand Bazar, du 19e siècle à 1974, ne sont pas ceux "d'employé-e-s de commerce". Très instables, ils traversent successivement, voire simultanément, tous les secteurs de l'économie : l'industrie, le commerce, les services aux personnes et même les administrations.; From 1886 to 1974, the principles of labour management in the "" Grand Bazar "" remained the same : the department store hired male and female unskilled employees, and provided them with a precarious job and a low salary. Only a few male and female departmental managers did not follow that pattern. Throughout those years, the practical results of these principles changed, as the labour laws progressively enacted new rules (the work contracts became less precarious, male and female employers were forced to respect salary scales and to limit the work hours). Yet the major trend was one of flexibility for the vast majority of the employees, as reveals the continuous and important turnover all along the years one half of the male and female employees who were hired between 1886 and 1974 did not spend more than two months in the store. Contrary to what is often claimed, job precariousness and flexibility were not born in the seventies, along with pert-time jobs and determined-length contracts. These employment forms are neither "" new "", nor "" unusual "". They have always existed in department stores, and today's labour management in stores is deeply rooted in a method which was worked out by department stores for about a hundred years. These policies thus directly shaped the professional identities of the male and female employees. By putting flexibility first, the male and female storeowners were bound to resort to constantly available, therefore unskilled employees. The professional course of the "" Grand Bazar "" male and female employees from the nineteenth century to 1974, was not of the regular kind. Their extremely unsteady course led them successively, if not simultaneously, to all the economic sectors : industry, trade, domestic service and even public offices..Bibliography: Bibliogr..Thesis: .Subject - Corporate Author: Grand bazar de Lyon, 321893 Thèses et écrits académiques | Grand bazar de Lyon, Personnel, Direction -- 321893 Thèses et écrits académiques | Grand bazar de Lyon -- Personnel, 321893 Thèses et écrits académiques Online Resources:Click here to access online

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Publication autorisée par le jury

Bibliogr.

Thèse de doctorat Histoire Lyon 2 2001

De 1886 à 1974, les principes sur lesquels repose la gestion de la main-d'oeuvre au Grand Bazar restent identiques : le magasin recrute des salarié-e-s non-qualifié-e-s et leur offre des emplois précaires et une faible rémunération. Seul-e-s quelques chef-fe-s de service échappent à ce schéma. Si la traduction pratique de ces principes s'infléchit, au cours de la période, lorsque le droit du travail édicte de nouvelles règles (il impose progressivement des contrats moins précaires, oblige les employeuses et employeurs à respecter des barèmes de salaires, à limiter la durée du travail), elle demeure tendue vers la flexibilité de la grande majorité du personnel. La permanence d'un important turn-over tout au long de la période - la moitié des salarié-e-s embauché-e-s entre 1886 et 1974 ne reste pas plus de deux mois au magasin - en est le signe. Contrairement à ce qui est souvent affirmé, la précarité et la flexibilité des emplois ne sont pas nées, avec le temps partiel et les contrats à durée déterminée, dans les années 1970. Ces "modes d'emploi" (c'est-à-dire ces "manières d'employer les salarié-e-s") ne sont ni "nouveaux", ni "atypiques". Ils ont toujours existé dans le grand commerce et la gestion de la main-d'oeuvre qui est celle de grandes surfaces actuelles s'enracine profondément dans une pratique élaborée pendant une centaine d'années par les grands magasins. Ces politiques ont alors directement modelé les identités professionnelles des salarié-e-s. En faisant le choix de la flexibilité, les patron-ne-s de commerce s'obligent à recourir à un personnel toujours disponible sur le marché du travail et, par conséquent, non qualifié. Les parcours professionnels des salarié-e-s du Grand Bazar, du 19e siècle à 1974, ne sont pas ceux "d'employé-e-s de commerce". Très instables, ils traversent successivement, voire simultanément, tous les secteurs de l'économie : l'industrie, le commerce, les services aux personnes et même les administrations.

From 1886 to 1974, the principles of labour management in the "" Grand Bazar "" remained the same : the department store hired male and female unskilled employees, and provided them with a precarious job and a low salary. Only a few male and female departmental managers did not follow that pattern. Throughout those years, the practical results of these principles changed, as the labour laws progressively enacted new rules (the work contracts became less precarious, male and female employers were forced to respect salary scales and to limit the work hours). Yet the major trend was one of flexibility for the vast majority of the employees, as reveals the continuous and important turnover all along the years one half of the male and female employees who were hired between 1886 and 1974 did not spend more than two months in the store. Contrary to what is often claimed, job precariousness and flexibility were not born in the seventies, along with pert-time jobs and determined-length contracts. These employment forms are neither "" new "", nor "" unusual "". They have always existed in department stores, and today's labour management in stores is deeply rooted in a method which was worked out by department stores for about a hundred years. These policies thus directly shaped the professional identities of the male and female employees. By putting flexibility first, the male and female storeowners were bound to resort to constantly available, therefore unskilled employees. The professional course of the "" Grand Bazar "" male and female employees from the nineteenth century to 1974, was not of the regular kind. Their extremely unsteady course led them successively, if not simultaneously, to all the economic sectors : industry, trade, domestic service and even public offices.

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