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Thèse de doctorat Littérature Lyon 2 1999

Cette thèse a pour objet l'étude de la problématique de l'écriture du "je" chez Giono. Dans la première partie, il s'agit de s'interroger, à travers l'analyse de certains textes, comme Jean le Bleu, Virgile et Le Grand Thé"tre, sur le degré de conformité de cette écriture au genre de l'autobiographie tel qu'il est défini par certaines théories. Il s'agit aussi bien d'examiner la manière dont Giono évoque son passé et raconte ses souvenirs, en y cherchant la part du réel et celle de la fiction, que de mettre en valeur les rapports entre l'auteur, le narrateur et le personnage. La deuxième partie se propose d'étudier les différentes représentations du "moi" de l'écrivain à travers les "Essais pacifistes" (1935-1939). Ces textes mettent en évidence l'action pacifiste menée par l'auteur à cette époque et soulignent les rapports entre l'engagement que celui-ci cherche à exprimer à travers notamment ses "messages" et son travail de romancier. Une écriture spécifique qui met en valeur la problématique de l'éthique et de l'esthétique chez Giono pendant les années d'avant-guerre. La troisième partie traite du "moi" dans une perspective plus large à travers l'oeuvre de Giono dans sa totalité. L'auteur cherche dans ses différents textes à faire le "portrait de l'artiste par lui-même". La création romanesque est au coeur même de l'esthétique de Giono. Les nombreuses figures d'artistes (poètes surtout) qui apparaissent dans l'oeuvre renvoient en fait à celle du romancier, leur action représente métaphoriquement celle du créateur lui-même. Si la mutation survenue après 1945 (pour des raisons d'ordre historique ou des raisons inhérentes à l'oeuvre) laisse voir une écriture différente chez Giono, aussi bien au plan de la forme que du contenu, il n'en demeure pas moins vrai qu'elle n'empêche pas une continuité dans les préoccupations esthétiques chez l'écrivain